En novembre 2015, Mélanie Lunel et Rachida Mounène se rendait au Sud du Maroc pour l’évaluation final du programme de « Sauvegarde de l’écosystème oasien et de lutte contre la pauvreté » menée par l’ALCESDAM dans la Province de Tata.
Depuis la fin des années 80, la Province de Tata, située dans la région de Guelmim Es-smara au Sud-est du Maroc, est touchée par le phénomène de désertification (diminution des ressources hydriques, diminution de la biodiversité et dégradation des sols). Dans cette région où l’activité sociale et économique s’organise presque exclusivement autour de l’agriculture oasienne (90 % de l’économie locale et 60 % de la population active), le phénomène de désertification a entraîné une paupérisation des agriculteurs et de leurs familles. Cette crise s’est traduite par un exode rural de la population masculine pour chercher de nouvelles sources de revenus et par l’abandon des palmeraies, amplifiant les effets de la désertification.
Pour endiguer ce phénomène, l’association pour la Lutte Contre l’Erosion, la Sécheresse et la désertification au Maroc (ALCESDAM – association de droit marocain) a développé un projet de développement intégré pour la réhabilitation des oasis et la relance de l’activité économique. Très impliquée au Maroc dans le cadre de sa coopération bilatérale d’aide au développement, la Principauté de Monaco s’est engagée auprès de l’ALCESDAM dès 2004 par le soutien financier de cette initiative locale.
L’objectif principal du projet était de promouvoir le développement durable des oasis de la Province de Tata en sauvegardant et valorisant leur patrimoine naturel, économique, social et culturel. Les deux premières phases du programme mises en œuvre de 2004 à 2009, ont permis la réhabilitation de 7 palmeraies, la mise en place de mesures d’accompagnement, d’activités génératrices et de microprojets pour les agriculteurs de ces palmeraies, la création d’un foyer féminin et le renforcement de capacités du porteur de projet – l’ALCESDAM. La troisième phase, mis en œuvre entre 2011 et 2015, devait permettre à l’ALCESDAM de poursuivre la duplication et le déploiement de ses activités sur les trois cercles de la Province de Tata à savoir Akka, Foum Zguid et Tata. Concrètement, le projet devait permettre la réhabilitions et l’aménagement de trois palmeraies, la réhabilitation d’une khettara, le dégagement d’espace agricoles et la plantation de palmers sein, la construction d’une bergerie collective et d’un foyer féminin. En parallèle à ces microprojets, cinq sessions de formations devaient être dispensées pour le renforcement des Organisations Professionnelles issues de la société civile. Avec un budget global de 450 000 euros avec comme partenaire principal la Direction de la Coopération Internationale de la principauté de Monaco (DCI-M), le projet devait toucher 600 familles.
Alors que cette relation partenariale prend fin après plus de 10 ans de collaboration, la DCI-M souhaitait mieux connaître l’impact du projet et mettre à disposition de l’ALCESDAM des recommandations pour lui permettre de poursuivre et développer ses actions. Elle a donc commandité à l’association Efficoop la réalisation d’une évaluation finale des activités du projet menées dans la cadre de la convention de partenariat et de financement du 2 décembre 2010.
L’évaluation du projet a été réalisée sur le quatrième trimestre 2015, à la fin de la mise en œuvre de la phase 3 du programme. Pour atteindre les objectifs fixés et appréhender l’approche de l’ALCESDAM par rapport aux dynamiques du terroir, la démarche évaluative ne s’est pas exclusivement focalisée sur actions financées par la DCI-M sur la dernière phase. Elle les a replacés dans le cadre général de l’action de l’association. Sur le plan méthodologique, l’analyse de la performance du projet s’est basée sur les documents références du projet, les témoignages des parties prenantes et des constats terrain. Elle a été complétée par une analyse bibliographique. Les visites de terrain et les entretiens avec les parties prenantes (Organisations professionnelles issues de la société civile (OP), bénéficiaires, autorités locales, acteurs de développement, etc.) ont été menés sur un échantillon de 8 oasis, représentatifs de la diversité des activités menées, des zones géographiques touchées, de la période de mise en œuvre et des liens existants avec les actions menées par d’autres partenaires de développement.
Pour en savoir plus sur l’action
Référent Efficoop – Mélanie Lunel, membre associé
Lien vers le partenaire projet – Bastien Nicaise, responsable Programmes, Direction de la Coopération Internationale de Monaco.
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